PRATIQUER LE PRANAYAMA

Pourquoi pratiquer le pranayama?

Le pranayama est l’art de respirer. Il crée un lien entre le corps, le mental et l’esprit, il sert de véhicule pour trouver équanimité, contentement et paix. Il est une pratique essentielle du yoga, la pierre angulaire d’une pratique complète. Sans prayanama, les asanas deviennent de simples exercice de stretching sans intérêt si ce n’est d’étirer le corps. Il est donc important d’amener la conscience du souffle dans les postures. Le pranayama est également une pratique à part entière, une séance complète peut donc être uniquement axée sur des techniques respiratoires

Le pranayama fait référence au prana. Le prana c’est l’énergie de vie; Yama ou Ayama fait référence à l’expansion, l’extension, la régulation et le contrôle. Le pranayama est donc l’expansion, la régulation et le contrôle de la respiration. Le prana est ce qui connecte le corps et le mental; ce qui apparait dans le corps est reflété dans le mental et inversement. Contrôler le prana permet donc de contrôler le mental et de diriger le prana.

Par conséquent, les effets du pranayama ont un impact direct sur la santé physiologique et énergétique du corps. L’allongement et la maitrise du souffle influence directement l’énergie vitale et donc, permet de prévenir les maladies d’entrer dans le système. Il aide à purifier et/ou à dynamiser le corps et l’esprit. Il apaise le mental et améliore la concentration, ce qui en fait par ailleurs une bonne préparation à la méditation.

Dans notre société moderne, les sédentaires respirent souvent assez mal, dû à un mode de vie hors de leur propre rythme, toujours poussé par des considérations de performance et de rapidité. De plus, un grand nombre d’individus se tient mal, ce qui aggrave la capacité et la fluidité respiratoire. On sait qu’émotions et respiration sont complètement liés. La respiration sous le coup du stress, de la peur, de l’anxiété, ou de la colère change complètement et devient rapide, courte, déséquilibré. Au contraire, un individu apaisé respire calmement, lentement, profondément. Les émotions seront donc régulées par un rythme respiratoire adéquate.

Le souffle est en rapport avec tous nos fonctionnements, qu’il s’agisse du corps, des énergies, des émotions ou des pensées. Il est influencé par chacun des évènements qui nous arrivent, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur, nos états sont corrélés au souffle. A l’inverse, le travail sur le souffle peut permettre d’influer sur ce qui nous arrive

Voilà pourquoi il est important de bien respirer, santé, clarté, dynamisme, apaisement, découle d’une bonne respiration.

“Lorsque le souffle est agité, l’esprit est agité, lorsque le souffle est immobile, l’esprit est immobile” Hatha yoga Pradipika

Différents types de pranayama

• Purifiant et apaisant: la respiration nadishoddana ou respiration alternée, qui permet de nettoyer les canaux énergétiques (nadis) et de calmer profondément le mental, la respiration shitali ou sitkarin aura également un effet calmant et relaxant tout en nettoyant et rafraichissant le corps

• Dynamisant et augmentant le niveau d’énergie vitale: le kapalabathi ou le bhastrika, kapalabathi ayant de surcroît une action directe sur le calme mental du fait d’expiration forcée et répétée rapidement, et le bhastrika ayant également une action sur le feu du corps, en le ramenant dans le ventre au niveau du feu digestif, il permet aussi de transformer et de débloquer les énergies stagnantes

• Subtilisation et affinement du souffle vers le non souffle: toute pratique respiratoire peut être axée sur la subtilisation du souffle. Une pratique comme anuloma viloma, la respiration par palier, a une influence très claire sur l’allongement et la subtilisation du souffle.

La pratique du pranayama

La pratique du pranayama est liée à l’allongement et à la subtilisation du souffle, l’allongement du souffle amenant la subtilisation du souffle et vice versa. La conscientisation de l’air qui passe dans les narines permet de l’affiner et de le subtiliser. Cette subtilisation du souffle engendre un souffle énergétique et donc éveille le prana. La conscientisation du souffle peut également se faire dans différents espaces du corps. Par exemple, il est possible de faire circuler et de sentir l’expansion et la rétraction du souffle à partir du centre du cœur ou à partir du centre du pubis, comme une sphère qui s’ouvre et se referme. Le souffle permettra alors de nettoyer et de faire circuler l’énergie dans des zones précises du corps.

D’une manière générale, plus la respiration est lente et subtile, plus l’énergie vitale s’éveille, plus elle est gorgée de prana et plus elle est nourrissante pour le corps et l’esprit.

La respiration se fait sur trois niveaux, le ventre, la poitrine et les clavicules. Une respiration complète inclut les trois niveaux. A l’inspiration, elle commence dans le ventre pour monter dans la poitrine jusqu’aux clavicules, tout le tronc s’emplit, à l’expiration elle descend des clavicules jusqu’au ventre, tout le tronc se vide. C’est la respiration complète yogique

• Les types de respiration

  
  

L’inspiration est appelée “puruka” en sanskrit, l’expiration “rechaka”. L’expiration est en générale soit de la même longueur que l’inspiration, soit elle est ralentie à deux fois plus longue que l’inspiration, rarement plus courte que l’inspiration à l’exception du souffle de la shitali.

Généralement on peut dire que le ralentissement de l’expiration influence la détente du corps et du mental, et permet d’évacuer les émotions retenues.

Il est possible de placer des rétention à plein et à vide. La rétention à plein est appelée “anthara kumbaka”, elle permet de faire circuler l’énergie dans tout le système corporel et de sentir comme une expansion en lien avec l’espace autour. La rétention à vide est appelée “bhaya kumbaka”, c’est un moment de lâcher prise profond et d’abandon dans le vide, dans la plénitude du vide.

• Les rythmes respiratoires

Dans le yoga, le temps utilisé pour le rythme est plus lent que la seconde. Il s’agit du matra, c’est environ une seconde et demi, le temps de faire le tour du genou et de claquer les doigts.

Les temps respiratoires vont être soit égalisé, c’est le souffle samavritti, soit inégaux avec l’expiration deux fois plus longue, c’est le souffle visamavritti.

Les rétentions à vide et/ou à plein seront de durées variables en fonction des possibilités de chacun(e).

• La place du souffle

Le souffle peut être orienté de différentes manières dans le corps. Il peut être perçu dans l’axe, avec l’inspiration qui monte et l’expiration qui descend ou inversement. Il peut être placé dans des zones du corps, certaines postures facilitant la sensation du souffle en certains espaces intérieurs. Il peut aussi voyager d’un point à un autre, par exemple du point du pubis au point du cœur à l’inspiration et du cœur ou pubis à l’expiration

A noter: Il est important de ne jamais forcer le souffle, la conscientisation et l’attention très claire permettent au fur et à mesure de sentir et d’allonger la respiration naturellement, sans vouloir absolument obtenir quelque chose, même s’il y a une intention de départ. Il est important qu’elle reste fluide et sans à coup. Si l’individu est essoufflé ou doit reprendre son souffle, c’est qu’il est allé trop loin et qu’il a manqué d’écoute intérieure.

• Pratiquer au quotidien

Une pratique du pranayama régulière aura des effets bénéfiques sur votre vie quotidienne, amènera recul et tranquillité vis à vis de tous les évènements qui peuvent survenir, elle vous donnera santé et homéostasie (équilibre interne), elle vous apportera vivacité et clarté, calme et détente. La connexion corps-esprit s’améliore et permet de sentir, de décoder tout signe corporel et donc d’y répondre mieux.

Il sera essentiel de trouver l’assise qui vous convient. Cela peut être un simple lotus en veillant à ce que les genoux ne soient pas au-dessus des hanches, on place alors un coussin sous les fessiers. Cela peut être un lotus ou un demi-lotus si vous avez la souplesse. Cela peut être sur une chaise. Dans tous les cas, on veillera à garder un dos à la fois droit et détendu, sans tensions inutiles.

La respiration nous accompagne toute notre vie, du premier au dernier souffle, à la naissance nous arrivons dans un premier souffle, sur une inspiration, à notre mort, nous repartons dans un dernier souffle, sur une expiration. La conscientisation de la respiration peut véritablement changer notre rapport au monde et à nous-même. Prenons-en soin!

Les séances de yoga proposées par Valérie sont toutes accompagnées de souffle conscient et dirigé.